Dans ce discours déchirant, Petra partage l'histoire de Danny et l'idée que les personnes qui consomment des drogues sont des personnes comme les autres : des personnes qui méritent une chance d'être en sécurité et en bonne santé, et de vivre sans jugement ni honte.
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Et si la honte et la stigmatisation pouvaient être éliminées ? Et si vous pouviez les remplacer par de l'empathie et de la compassion ? Combien de vies pourriez-vous sauver ? Sarah Keast, veuve, écrivain et activiste, explore ces questions en partageant sa puissante histoire d'amour et de perte.
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Tina parle de la stigmatisation dont elle a fait l'objet en tant que personne vivant avec des troubles liés à la consommation de substances.
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Écoutez l'histoire de Jordan pour voir comment sa dépendance aux médicaments antidouleur a mené à une tragédie.
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Écoutez l'histoire de la dépendance aux médicaments sur ordonnance de Karlee, les effets néfastes sur sa vie et comment elle s'en est remise.
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Écoutez l'histoire de Meagan pour voir comment la consommation de médicaments sur ordonnance a progressé à une dépendance en un rien de temps et voyez comment elle s'en est sortie.
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L'impact des traumatismes sur le cerveau : réduire la stigmatisation autour de l'addiction et de la consommation de substances.
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Écoutez les histoires de 12 personnes ayant une expérience vécue ou ayant une expérience familiale de la consommation de drogues. À travers ces récits, nous espérons susciter la compassion, encourager l'empathie et contribuer à une communauté qui traite toutes les personnes avec dignité et respect.
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Elsa est intervenante pour un organisme en réduction des méfaits. Chaque jour, elle offre soutien et compassion aux personnes aux prises avec une consommation de substances. Voici son histoire.
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En réalité, la crise des opioïdes bat son plein bien en vues et peut toucher n’importe qui. Des milliers d’histoires en témoignent. C’est ici que l’histoire de Mélissa commence…
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Donna nous parle de sa relation avec sa fille, qui était aux prises avec une consommation de substances. Écoutons l’histoire de Donna.
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La vraie question, c’est comment un médecin, quelqu’un de très instruit, peut-il devenir dépendant au fentanyl? C’est ici que l’histoire de Darryl commence…
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On sait que c’est vrai. Mais on se dit que ça ne pourrait pas arriver à quelqu’un qu’on connaît, à un collègue, aux gens qu’on aime, et qu’on est nous-même à l’abri. C’est ici que l’histoire de Charlotte commence…
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Josh avait un sens de l’humour extraordinaire et adorait pratiquer des sports. Il est allé à une fête un soir et tout a changé. Sa soeur, Amy, nous raconte son histoire…
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Pour Lori, médecin, la stigmatisation liée à la consommation de substances empêche ses patients de se faire soigner et retarde leur guérison.
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Gord Garner, Chelsey June et Jaaji de Twin Flames discutent de l'utilisation d'un langage positif pour parler de la guérison de la dépendance.
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Au moins un habitant de la Colombie-Britannique sur cinq sera confronté à un problème de santé mentale à un moment ou à un autre de sa vie. Pourtant, de nombreuses personnes touchées ne cherchent pas à obtenir de l'aide. Mais, comme le dit Travis Lulay des BC Lions, s'ouvrir est la chose la plus courageuse que l'on puisse faire.
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Chaque décès par overdose est une fin tragique qui aurait pu être évitée. Geroy Simon, des BC Lions, nous explique comment il a été touché par la crise des surdoses et comment réduire les méfaits si vous ou quelqu'un que vous connaissez consommez des drogues.
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Les hommes représentent environ 3 sur 4 des décès par surdose au Canada, qui est devenu l'une des principales causes de décès dans le pays. Les hommes qui exercent un métier sont particulièrement exposés aux méfaits de la consommation de substances, y compris les surdoses.
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Voici Marie. Marie est une femme des Premières Nations qui vit dans une collectivité éloignée, à plusieurs heures de l’hôpital le plus près. Elle a des antécédents de consommation d’opioïdes et est enceinte de son premier enfant.
Voici Marie. Marie est une femme des Premières Nations qui vit dans une collectivité éloignée, à plusieurs heures de l’hôpital le plus près. Elle a des antécédents de consommation d’opioïdes et est enceinte de son premier enfant.
Faisons une expérience par la pensée. Imaginez que vous avez un trouble lié à l’utilisation d’opioïdes (TUO), ou « dépendance aux opioïdes ». Cette affection peut toucher n’importe qui et avoir des effets dévastateurs.
Faisons une expérience par la pensée. Imaginez que vous avez un trouble lié à l’utilisation d’opioïdes (TUO), ou « dépendance aux opioïdes ». Cette affection peut toucher n’importe qui et avoir des effets dévastateurs.
Lenora :
J’ai peur chaque fois que j’entends une ambulance, car je me dis que c’est peut-être quelqu’un que je connais.
J’ai 50 ans et je suis mère de deux filles. Mes filles sont intelligentes et merveilleuses. Je suis si fière d’elles et elles me rendent heureuse. Je suis aussi grand-mère et mes petits-enfants me rendent heureuse eux aussi. Leur seule présence me comble, et être vivante et sobre me rend heureuse.
Je suis née aux États-Unis et mes parents ont déménagé au Canada. J’ai grandi dans une famille aux prises avec l’alcoolisme. J’étais le mouton noir de la famille. Ma mère et moi n’avons jamais été très proches. Enfant, j’ai été victime de violence physique et psychologique. Je vis maintenant à Prince George et je combats la dépendance depuis plusieurs années. Ça a été une vraie folie. Je vis dans une maison de transition. J’y suis vraiment bien et cela m’a aidée à être sobre depuis les trois dernières années.
C’est important d’habiter dans un lieu sûr. Le logement, c’est très important, car si vous n’avez pas une place convenable pour vivre, vous n’êtes pas en sécurité. C’est fou dehors et ça l’est de plus en plus. Un bon logement, c’est propre et ça offre une certaine sécurité comme une entrée avec un interphone qui empêche les intrus de défoncer la porte de chez vous à coups de pied. Un logement salubre est propre, sûr, et dans un quartier agréable.
J’aime les gens. Je crois qu’il y a quelque chose de bien en chaque personne. Je ne juge personne. J’aime aider les gens lorsqu’ils vivent un moment difficile pour qu’ils sachent qu’ils ne sont pas seuls et que tout peut s’arranger. Faire en sorte qu’une personne se sente bien et utile, qu’elle n’ait pas peur me rend heureuse.
J’aide les gens en leur offrant un sourire et en leur demandant « Salut, comment ça va? » . J’entame la conversation si je sens qu’une personne a besoin d’aide. Je leur dis « Bon matin » ou « Comment allez-vous aujourd’hui? ». J’aide les aînés à traverser la rue et j’essaie simplement d’être heureuse et de partager ma joie avec tous ceux que je rencontre. Si je peux faire sourire quelqu’un, ça me fait sentir bien.
Pour moi, la dépendance, c’est le chaos. Elle entraîne des dommages collatéraux. Je me suis détruit la santé avec le VIH et l’hépatite C. La dépendance a eu de très grandes conséquences pour ma famille. Mes parents, mes frères et sœurs et moi ne nous parlons plus, on me rejette à cause de ma situation.
Mes filles m’apportent un grand soutien. Elles m’aiment sans condition. Elles ne me jugent pas. Elles sont là pour moi si j’en ai besoin de quoi que ce soit et elles m’aiment, tout simplement, sans me rejeter ou avoir honte de moi. Je remercie le bon Dieu qu’elles n’aient pas suivi mes traces. Elles me soutiennent vraiment.
Si tout le monde me traitait de la même manière que mes filles me traitent, toute notre communauté serait extraordinaire. Il ne devrait pas y avoir de place pour le jugement et les stéréotypes parce que des gens sont malades, ou qu’ils vivent de l’aide sociale, ou encore parce qu’ils ont le VIH ou sont alcooliques. C’est stupide. Il n’y a pas de raison que cela soit comme ça. Nous sommes supposés être tous égaux. Nous sommes supposés aimer nos voisins, mais ce n’est plus comme ça aujourd’hui. C’est horrible. Dès que tu vis une dépendance, on ne te laisse plus aucune chance. Je suis sobre depuis quatre ans, mais ça ne compte pas, on n’en tient pas compte. Je suis étiquetée comme une droguée. Je suis une bonne à rien. Comment pouvez-vous me voir ainsi ? Vous ne me connaissez même pas. Ça me rend malade que la société soit comme ça.
J’ai remarqué comment on me traite dès que le docteur ou les employés de l’hôpital entrent mon numéro de carte-santé « Oh, une droguée. Allez-vous asseoir. On s’occupera de vous plus tard ». Ce n’est pas correct. Moi, je ne juge pas les gens, jamais. Certains d’entre nous avons des parcours différents, cela ne veut pas dire qu’on ait choisi ce parcours. On se sent vides et on se dit : « Pourquoi essayer de m’en sortir, ça ne sert à rien. »
Traitez-moi comme je vous traite, sans juger. Apprenez d’abord à me connaître. Prenez quelques minutes pour vous intéresser à moi avant de décider qui je suis. Les difficultés que j’éprouve dans ma vie ne devraient pas vous influencer. La plupart d’entre nous n’avons pas demandé à être dans cette situation. Plusieurs d’entre nous se battent vraiment fort, mais ce n’est pas facile lorsque vous n’avez pas d’aide. J’aimerais qu’on entende mon message. Prenez le temps de me connaître (ou alors dites franchement que vous ne voulez pas me connaître), mais ne me regardez pas de haut, car vous ne me connaissez pas. On est supposés aimer notre prochain, soutenir notre prochain. Mais on dirait que ça ne compte plus.
La crise des surdoses ne va pas s’arrêter. Les gens vont continuer de consommer et ne cesseront pas. C’est comme ça. Si nous avions un site d’injection avec une infirmière sur place, ça pourrait aider. Et si un plus grand nombre d’entre nous avions des trousses de naloxone. Je ne sais pas. Le jugement ne fait qu’empirer le problème des surdoses. Le jugement fait qu’une personne qui a une dépendance sent qu’elle ne vaut rien, qu’elle n’est qu’un tas de merde. Excusez mon langage, mais c’est une situation qui existe depuis des années et je ne sais pas comment réagir autrement. Chaque fois que j’entends la sirène d’une ambulance, j’ai peur que ce soit pour quelqu’un que je connais. J’ai perdu un ami ainsi il y a quatre mois. C’est horrible.
Credit:
Produit par Northern Health BC (disponible en anglais seulement)
Trevor :
Je suis né à Dawson Creek et j’ai été élevé à Prince George. J’ai grandi sur l’autoroute Hart. Je viens d’une bonne famille (mon père conduisait une cantine-mobile et ma mère était femme au foyer. J’ai étudié à l’école secondaire Kelly Road.
Je ne réussissais pas très bien à l’école et on m’a foutu à la porte en 8e année. J’ai fréquenté irrégulièrement différentes écoles et j’ai choisi de quitter la maison à l’âge de 16 ans. J’ai commencé à me tenir au centre-ville. Je n’ai pas demandé d’être dépendant à la drogue. C’est arrivé, tout simplement.
Mon épouse et moi on est aujourd’hui des sans-abris. Et on lutte contre la dépendance. Au cours des dernières années, nous avons alterné entre la sobriété et la consommation, mais nous avons encore parfois des rechutes. L’itinérance est un problème que nous traversons régulièrement. Quand nous n’avons pas de place pour vivre, nous errons dans le centre-ville et n’avons nulle part où aller. Les gens nous évitent parce qu’ils nous voient constamment dans le centre-ville et qu’ils nous étiquettent. C’est vraiment difficile lorsqu’on recherche une place. Et pas seulement parce que nous sommes dépendants aux drogues, mais aussi parce que nous sommes autochtones. Juste en me voyant, ils s’imaginent que je suis alcoolique. Mais je n’ai pas bu depuis 8 ans.
Qu’est-ce que j’aimerais que les gens sachent sur la dépendance ? Que ça peut arriver à tout le monde, quelle que soit la couleur de notre peau, notre race, d’où nous venons.
J’ai vu beaucoup de gens qui possédaient leur propre compagnie dire : « Ça ne m’arrivera jamais ». Et pourtant, ça leur est arrivé. C’est fou. On ne l’a pas cherché.
Pour moi, les conséquences de ma dépendance ont été assez difficiles. À l’hôpital, dès que les infirmières savent que je consomme ou consommais des drogues (même si cela faisait 10 ans que je n’avais pas consommé), elles m’étiquettent comme à la recherche de drogue. Beaucoup de gens refusent d’aller à l’hôpital à cause de cette discrimination.
Lorsque je cherche une place ou que j’entre dans un commerce, j’ai le sentiment que les gens me jugent au premier coup d’oeil : « t’es un bon à rien » ou « tu es un drogué ». Simplement en marchant dans le centre-ville, tu sens le regard des gens, un regard qui dit que tu n’as pas d’affaire là. C’est difficile.
Je suis aussi humain que vous, mais j’ai une dépendance. Toutes ces étiquettes sont dures, c’est triste. J’ai presque l’impression que je ne suis pas un être humain. C’est vraiment dur.
J’aimerais être traité comme toute autre personne, avec un peu plus de respect. Ne m’évitez pas. Si vous ne me connaissez pas, venez me voir et posez-moi des questions. J’aime parler aux gens. Je suis pair-aidant pour une organisation, je vais dans les écoles pour dire aux jeunes de ne pas suivre mes traces. Je ne veux pas qu’ils finissent comme moi. Et si j’ai convaincu ne serait-ce que quelques-uns d’entre eux, alors ça aura valu la peine.
J’aimerais que les gens comprennent que je n’ai pas voulu vivre cette dépendance. C’est comme une maladie. Cela peut arriver à tout le monde, peu importe d’où l’on vient. Commençons à traiter ces gens avec respect et cessons de penser à eux comme étant seulement des drogués. Nous avons tous besoin d’aide.
J’aimerais aussi parler de toutes ces surdoses qui surviennent à Prince George. Ce serait réellement bien qu’il y ait un site d’injection supervisé. Les gens ne cesseront pas de prendre des drogues, alors au moins ils peuvent le faire en présence d’une infirmière plutôt que seuls cachés derrière un buisson ou dans une ruelle. Une infirmière pourra au moins leur donner une dose de Narcan [naloxone]. C’est une chose pour laquelle je me bats à Prince George.
La stigmatisation est la raison pour laquelle il est si difficile d’avoir un site d’injection supervisé à Prince George. Certaines personnes, certains propriétaires de commerce sont contre et essaient de les empêcher. Et c’est parce qu’on les stigmatisent que les gens se cachent pour consommer seuls. Et c’est la raison pour laquelle il y a tant de victimes de surdoses. Il y en aurait beaucoup moins s’il existait un site d’injection supervisé.
Lorsque vous croisez des personnes qui semblent être dépendantes des drogues, ne les évitez pas. Allez leur parler. Écoutez leur histoire. Posez-leur des questions. Vous pourriez être surpris de découvrir qui ils sont. Comme j’ai dit plus tôt, ça peut arriver à tout le monde. Je n’ai jamais demandé à être dépendant des drogues, je n’ai jamais pensé que cela pouvait m’arriver. Ça peut arriver à tout le monde. Que voulez-vous que les gens sachent sur vous ? Qu’est-ce qui vous rend heureux ?
J’aime me promener, aller au parc. J’aime parler aux gens. J’aime être en compagnie de mon épouse.
Mon chat me manque. Nous avons un chat depuis six ans, mais étant sans abri, nous avons dû nous en séparer jusqu’à ce que nous trouvions une place où loger. Il s’appelle Stink-Stink [Pue-Pue]!
Ce qui me rend heureux ? Quand on ne me discrimine pas. J’aime me sentir en sécurité. Ce serait génial d’avoir une place où aller et vivre. Les gens qui vivent une dépendance ont besoin d’une place sûre où se réfugier. Vivre dans la rue rend les choses encore pire.
Je me sens fier lorsque je vais dans une école pour parler aux jeunes. Quelques-uns m’ont même écrit des lettres. Je les garde précieusement au centre Positive Living North. Une fois de temps en temps, je les relis. Cela me motive à continuer à faire ce que je fais. C’est agréable.
Je veux aussi que les gens sachent que je suis très actif comme pair-aidant. Je vais dans les écoles, je dis aux jeunes de ne pas faire ce que j’ai fait. Je leur raconte mon histoire et ce qui m’a amené où je suis. Je ne veux pas qu’ils fassent les mêmes erreurs que moi. J’adore être un pair-aidant. Ça me rend heureux d’essayer de faire une différence dans la vie ne serait-ce que d’une ou deux personnes.
Credit:
Produit par Northern Health BC (disponible en anglais seulement)
Shane Baker est membre de la Première nation Gitxsan. Il est un homme autochtone fier de vivre à Victoria et, à la lumière de la crise actuelle des opioïdes, il a une histoire particulière à partager.
Shane Baker est membre de la Première nation Gitxsan. Il est un homme autochtone fier de vivre à Victoria et, à la lumière de la crise actuelle des opioïdes, il a une histoire particulière à partager.
Marlene :
J’ai toujours pensé que j’élèverais une famille parfaite, mais ce n’est pas comme ça que les choses ont tourné. Pourtant j’aime tellement mes enfants et je tente de les aider.
J’ai une famille de cinq enfants, trois filles et deux garçons. J’ai perdu mon mari et mon garçon en 2011. Mon mari, Ron, est mort le 5 février; il avait la tuberculose. Mon fils Kevin est décédé trois semaines plus tard, le 3 mars.
À l’hôpital, nous étions constamment à leur chevet, nous avons prié et espéré qu’ils survivent, mais leur temps était venu, il était temps pour eux de partir. Ce fut extrêmement difficile pour nous. Aujourd’hui, trois de mes cinq enfants sont dépendants des drogues et cela a été très éprouvant pour moi.
Les dépendances des membres de ma famille ont été extrêmement difficiles pour moi. J’ai eu une crise cardiaque lorsque mon mari et mon fils sont décédés. Je prenais en permanence des antidépresseurs. J’ai tenté de me suicider à plusieurs reprises parce que je ne supportais pas de vivre comme ça. À un moment, j’étais moi aussi sur la pente descendante et je ne voulais pas être là. Ma fille Jolene m’a sauvée. Elle m’a pris sous son aile et je vis maintenant avec elle depuis 10 ans.
Ma situation actuelle me rend heureuse. Je vis avec ma fille Jolene; j’ai aussi Genny [ma fille] dans ma vie. J’ai mon autre fils, mais il est encore dépendant. Je suis simplement heureuse de ma vie actuelle. J’ai une vie, j’ai une famille merveilleuse, et c’est ce qui compte pour moi. Je suis une personne aimante et attentionnée. J’ouvre mon cœur à tous ceux qui veulent parler de dépendance ou qui veulent savoir ce que c’est que d’être la mère d’enfants qui sont dépendants des drogues.
J’ai toujours pensé que j’élèverais une famille parfaite, mais ce n’est pas comme ça que les choses ont tourné. Pourtant j’aime tellement mes enfants et je tente de les aider. Je me suis sentie profondément blessée parce que mes enfants étaient traités comme s’ils avaient une maladie contagieuse. Les gens les fuyaient. La communauté les jugeait et je n’aimais pas cela. Nous sommes tous des êtres humains, nous souffrons tous de la même façon. Mais ce sont mes enfants, ils sont ma vie et je ferais n’importe quoi pour les protéger. Je sais qu’ils ont une dépendance, mais je ne les ai pas abandonnés.
Il est très important de soutenir les gens qui vivent une dépendance, ils sentent alors que quelqu’un s’intéresse à eux et les aime. Moi, j’aime les gens. J’aime les gens tout simplement. Pas seulement ma famille, mais aussi les gens qui vivent dans la rue. Je les aime tous. Il y a une raison pour laquelle ils sont rendus là. On ne se lève pas un matin en se disant « Tiens, je vais prendre des drogues ». Il y a une raison pour cela. J’ouvre mon cœur à toute personne qui a une dépendance. Plusieurs personnes qui vivent dans la rue m’appellent « maman » ou me font des câlins. Je trouve ça bien! Ces gens aussi ont besoin d’amour.
Une communauté aimante peut faire une grande différence. Dans une communauté aimante, les gens qui ont une dépendance ou autre se sentiront aimés et désirés et cela aura un effet positif sur leur moral. Tout le monde veut être aimé, mais je connais beaucoup de gens qui consomment des drogues, qui sont très malades et se retrouvent à l’hôpital où on les renvoie à cause de leur dépendance. C’est injuste. Peu importe qui vous êtes ou ce que vous faites, vous avez besoin d’attention et de soin médicaux. Ayez confiance en ces gens. Soyez là pour eux. Montrez-leur que vous les aimez. Même si vous ne les connaissez pas, vous pouvez les aimer. Vous avez un cœur et eux aussi. Soyez là pour eux et montrez-leur que quelqu’un est là pour eux.
Ne perdez pas espoir. Il y a toujours de l’espoir.
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Jeremy : Je suis né à Hazelton, en Colombie-Britannique et j’y ai vécu jusqu’à l’âge d’environ 26 ans. J’allais bien à cette époque. Je vivais avec mon grand-père et je n’avais jamais de problèmes. J’ai ensuite déménagé à Prince Rupert. C’est là que tout a basculé : j’ai commencé à faire la fête et ce genre de choses. J’ai commencé à consommer des drogues, et beaucoup. Et ça fait 25 ans maintenant que j’entre et sors de prison, en me battant contre ça. Au début, quand j’étais plus jeune, c’était des dépendances légères, je fumais un peu de mari et je buvais de l’alcool une fois de temps en temps. C’est à Prince Rupert que j’ai pris pour la première fois de la cocaïne. Je ne consommais pas beaucoup, disons que je faisais la fête les weekends. C’est que je faisais pendant mes quelques années à Rupert, boire et faire la fête. C’est lorsque j’ai déménagé à Prince George que j’ai vraiment découvert ce qu’était le milieu de la drogue et où cela pouvait vous mener, car cela n’a pris que six mois après mon déménagement pour que je foute les choses en l’air. Ça n’a pris que six mois pour que je tombe. Je ne me suis même pas rendu compte de ce qui se passait avant qu’il ne soit trop tard. J’étais accro et j’avais développé une dépendance. C’est arrivé tellement vite. Et depuis, je sors puis je retourne en prison, à cause de mes habitudes de consommation. Mais je ne veux plus vivre comme ça. J’ai passé beaucoup trop d’années là-bas en haut de la colline [en prison]. Beaucoup trop. Je suis sobre depuis 18 mois maintenant et c’est toujours aussi difficile, car que vous soyez sobre ou non, on vous traite comme une personne qui consomme. C’est dur que ça soit comme ça. J’ai distribué mon curriculum vitae, j’ai travaillé à quelques endroits. Comme je suis une personne du centre-ville, je connais tout le monde dans le coin. J’essaie d’aider les gens qui y vivent, je les accompagne, je leur parle. Mais plus je parle à ces gens et tente de les aider, plus on me considère comme étant l’un des leurs, faisant ce qu’ils font. Juste parce que j’essaie de les aider et d’être avec eux, on me prend pour un revendeur de drogue. Et les gens croient que je consomme. J’ai fait une rechute une fois en 18 mois et je me suis tout de suite repris. Je me suis dit « Non, ce n’est pas là que je veux retourner » et j’ai laissé ma copine pour cette raison. Je ne voulais plus reprendre ce mode de vie alors j’ai juste dit non. Je devais absolument m’éloigner de mon amie parce que ce n’était plus ce que je voulais pour moi. Je passe des tests d’urine une fois par semaine à la clinique de méthadone. Je ne consomme aucune drogue, je le sais bien car ils me font mes tests chaque semaine. Et pourtant, ça ne change rien. Même si vous êtes sobre, ils vous étiquetteront comme un consommateur de drogue à cause de votre passé. J’ai dit tellement de fois que j’arrêtais de consommer au point où les gens me répondent « Ouais, on a déjà entendu ça! ». Peu importe mes efforts pour me défendre et prouver que je suis sobre et que je suis sur la bonne voie, il y a toujours quelqu’un pour dire que ça ne durera pas. Les gens ne vous croient vraiment pas. Ils continuent de vous étiqueter comme un drogué et pensent : « bon, il est en train de se reprendre, mais qu’est-ce que ce sera dans deux semaines ? Est-ce qu’il se dirige directement vers une rechute ? ». C’est ainsi que ça se construit, et les gens continuent de douter de vous. Plus vous restez sobre longtemps, plus ils sont convaincus que vous allez échouer. Ils se disent que plus longtemps vous restez sobre, pire sera votre rechute. Mais pour moi, c’est différent. Je n’ai même plus envie de consommer. Je prends de la méthadone chaque jour et cela m’aide beaucoup à m’en passer. Lorsque ça va bien, tu t’attends à ce qu’on te félicite, qu’on te dise « Oh, c’est bien » ou « Beau travail » ou ce genre de choses. On dirait que plus tu restes sobre longtemps, plus les gens doutent de toi. Et quand il y a plein de gens qui doutent de ce que tu fais, cela te fait te demander si cela rime à quelque chose de faire tout ça. Tu dois alors comprendre qu’en réalité, tu fais ces efforts pour toi, pas pour les autres. C’est ce qui me motive à continuer. Mais il y a plein de gens qui ne peuvent supporter ces critiques de la part de ceux qui ne consomment pas. Il y a tellement de gens qui veulent changer leur vie, mais on dirait que plus ils essaient, plus cela devient difficile. Les conséquences de la dépendance ? Cela a changé ma vie de tant de façons! Juste au moment où tu commences à penser que les choses vont bien, il y a quelque chose qui arrive. Tu finis par perdre espoir au bout d’un moment. Et pour moi, c’est tout ou rien et c’est pourquoi j’ai arrêté complètement. J’ai quitté ma ville natale. Je devais le faire parce que je connaissais trop de gens qui consommaient et il fallait donc que je m’éloigne. Je voudrais être traité avec respect. Les gens semblent penser que quand tu vas bien, ils doivent tenter de te faire tomber. J’essaie de traiter les gens vraiment bien parce que mon grand-père m’a appris qu’il faut traiter les autres comme on voudrait qu’ils nous traitent. Même si j’ai mené une vie marquée par la drogue, j’ai toujours tenté de traiter les autres avec respect, mais on ne m’a pas rendu la pareille. « Tu vas juste mourir de toute façon ». C’est ce que se disent beaucoup de gens quand ils croient que tu es un héroïnomane. Chaque fois que vous plantez une aiguille dans votre bras, vous jouez à la roulette russe. Beaucoup de gens se disent : « Bah, un autre drogué parti. Par surdose. Y a pas de soucis. Il n’avait probablement pas de famille, qui pouvait-il avoir dans sa vie? ». C’est ce que pensent beaucoup de personnes lorsqu’un accro est trouvé mort. Quelques-uns de mes amis à Vancouver sont décédés de surdose. Un centre d’injection supervisé serait un premier pas dans la prévention des surdoses, parce qu’il y aurait des gens, des infirmiers sur place au cas quelque chose arriverait. Ils auraient le matériel nécessaire. Au centre culturel de jour The Fire Pit où je travaillais, lorsque quelqu’un faisait une surdose, nous n’avions que ces petites trousses d’adrénaline. Et à un moment, à l’intérieur de trois semaines, deux ou trois personnes ont fait des surdoses, juste à côté du Centre, sur le trottoir. C’est fou. J’aimerais simplement que quelqu’un me parle normalement. Bien sûr, j’ai eu une vie difficile, pour la plupart, à cause des décisions que j’ai prises. J’ai fait des erreurs et je dois maintenant passer au travers. Mais ne soyez pas méprisants ou ne me regardez pas de haut. J’aimerais avoir une personne avec qui discuter face-à-face, sans avoir peur d’être jugé à cause de mon passé ou des choses que j’ai faites. Je veux simplement être Jeremy, pas « Jeremy le drogué » ou « Jeremy le voleur » ou quoi que ce soit du genre.
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Produit par Northern Health (disponible en anglais seulement)" aria-label="Crédits: Northern Health" target="_blank">Northern Health