Le rétablissement est possible – chaque parcours est différent

Ma voie vers le bien-être – Produit par CAPSA Canada

Narratrice :

Je pense être sur la voie vers le bien-être.

Puis, certains jours, sans que je sache comment, je me retrouve.

à nouveau dans la mauvaise direction alors que j’ai tout fait pour rediriger mon cerveau afin qu’il réagisse différemment au stress dans ma vie.

Avoir un trouble lié à l’usage de substances n’a jamais été un choix conscient de ma part. On me dit que c’est peut-être le résultat d’un traumatisme ou de la génétique ou quelque chose d’autre. Quant à moi, je sais que je lutte pour arrêter de consommer des substances malgré les conséquences négatives.

Bien sûr que je veux avoir une meilleure vie. Mais j’ignore combien de temps cela me prendra pour y arriver ou à quoi cela ressemblera exactement.

Je découvre seulement certains des défis que je dois relever. Je sais que certaines personnes changent plus rapidement que d’autres et que le bien-être a l’air différent pour chaque personne.  J’ai l’impression que certaines personnes atteignent leur bien-être et y restent. Même si d’autres font des allers-retours au gré des aléas de leur vie.

Alors que moi, je n’arrête pas de me heurter à des obstacles en chemin. Parfois je pars complètement dans la mauvaise direction et je dois faire demi-tour. Bien des gens ont cessé de m’aider lorsque cela m’arrive.

Si seulement ils pouvaient se rappeler que la dépendance est une maladie qui affecte mon cerveau et ma prise de décision. Si seulement moi aussi, je pouvais m’en souvenir, j’avancerais de manière plus constante.

C’est l’un de mes défis. Je veux parvenir au bien-être autant que les autres veulent que j’y arrive. Je sais que la vie y sera moins imprévisible pour moi, et pour eux, mais me dire que je dois y arriver à une heure précise ou en empruntant un certain itinéraire ne m’aide pas. M’imposer une heure d’arrivée ne signifie pas que je peux la respecter.

Cela ne fait que donner aux gens un faux sentiment de contrôle. Je me demande pourquoi la compassion dont ils font preuve à l’égard d’une personne qui est malade se fait en fonction de certains critères. Moi je ne dirais jamais à une personne souffrante qu’elle doit se rétablir à une heure donnée. Je ne peux qu’espérer qu’elle ira mieux et j’essaie de lui donner l’aide dont elle a besoin à ce moment.

J’ai vu des personnes s’arrêter pour aider des automobilistes qui ont fait une crevaison ou qui sont tombés en panne sèche.

Ils sont restés jusqu’à ce que les secours arrivent pour s’assurer que la personne était en sécurité et pouvait reprendre la route. Personne ne juge ou n’est déçu quand on roule sur un clou ou qu’on manque d’essence.

J’aimerais que les gens fassent preuve de la même compréhension quand je rencontre des obstacles qui me ralentissent ou quand je m’épuise en chemin. J’aimerais que les gens comprennent que trouver ma voie vers le bien-être me prendra bien plus de temps si je marche seule.